Introduction par le Secrétaire Général
Le phénomène conjugué de l’extrémisme et du terrorisme est l’un des fléaux les plus graves ayant accaparé l’attention de la planète au cours de ces 30 dernières années, en raison de la rapidité avec laquelle ce phénomène s’est répandu et s’est mué en menace mondiale qui met en péril tous les fondements politiques et culturels établis par les conventions et les usages internationaux. Quand bien même s’il s’agirait d’un phénomène planétaire qui ne peut être associé à une religion ou à une culture donnée, l’intensité et l’ampleur singulières qu’il a prises dans le monde islamique, pour maintes raisons, est assurément l’aspect le plus frappant dans la prolifération de ce phénomène insidieux. Puisque que notre monde islamique paie le plus lourd tribut à ce phénomène aux dépens de sa sécurité politique, économique et humaine, l’intensification des efforts pour lutter contre ce fléau est une obligation religieuse pour tout gouvernement ou organisation. C’est pour cette raison que l’Organisation de Coopération islamique (OCI) a pris les devants dans la lutte contre ce phénomène qui s’accoutre des habits de la religion islamique et ne fait qu’en déformer les nobles principes et enseignements pour justifier le chaos et la violence dont il est porteur dans un monde islamique, qui était considéré depuis des siècles comme un havre de paix et de stabilité et une terre d’asile pour les personnes fuyant les guerres ou cherchant la paix et la sécurité.
L’intérêt de notre Organisation pour la lutte contre le phénomène de l’extrémisme et de la violence remonte à plusieurs décennies, à une époque où ce phénomène n’était pas encore au cœur de l’actualité internationale. L’Organisation a élaboré sa Charte constitutive selon une philosophie d’après laquelle la sauvegarde de la sécurité et de la paix dans le monde islamique ne peut se concevoir qu’en enracinant les valeurs de justice et de tolérance, en inculquant aux musulmans les notions de modération et de juste milieu consubstantielles à leur religion et en les encourageant à les pratiquer dans leur vie de tous les jours. C’est ainsi que la Charte constitutive et tous les autres textes et instruments émis par l’Organisation depuis sa création en 1969 insistent sur les valeurs universelles et les fondements de la paix et de la coexistence internationales.
Avec la fin du XXe siècle et l’irruption du phénomène de la violence perpétrée au nom de la religion islamique, l’OCI a été l’une des premières organisations internationales à tirer la sonnette d’alarme et à se doter rapidement d’un arsenal législatif et juridique et de politiques destinés à empêcher ce phénomène de se propager et d’empirer. Les politiques de l’Organisation ont évolué en conséquence, en fonction des exigences de la conjoncture et des formes et manifestations du fléau rampant de la violence et de l’extrémisme. Avec l’avènement des médias sociaux, l’accroissement de leur impact sur la vie publique et leur détournement par les groupes extrémistes pour diffuser leurs idéologies et leurs idées subversives, l’Organisation a promptement réagi en fondant le centre de Sawt Al-Hikma « Voix de la sagesse », qui a pris des plates-formes de réseaux sociaux les mécanismes de son travail et de ses activités, partant de la conviction que la meilleure manière de contrer la pensée radicale est le débat d’idées et que la guerre contre l’idéologie destructrice ne peut se gagner que par le soutien et la défense de l’idéologie constructive et positiviste. La lutte contre la philosophie de la division et de l’exclusion passe nécessairement par le renforcement de la philosophie de la coexistence et de la tolérance. A partir du moment où les groupes extrémistes exploitent les moyens de communication sociale et les détournent à leur profit, il faut que tous ceux qui cherchent à déjouer leurs plans utilisent les mêmes moyens et se servent des mêmes armes dans leur guerre contre eux.
Le Secrétariat général a donné au Centre de Sawt Al-Hikma tous les moyens et toutes les facilités nécessaires aux fins de mener à bien ses activités et atteindre ses objectifs. Nous espérons sincèrement que ses efforts donneront leurs fruits en contribuant à diffuser le message de tolérance et de coexistence, que ce Centre sera le bras armé du Secrétariat général dans la lutte contre l’extrémisme et le terrorisme, qu’à ce titre il pourra compter sur le soutien matériel et moral et des États membres et mériter leurs encouragements.